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Paisley Park Records est un label discographique créé par Prince en 1985. Il fut uniquement associé à Warner Bros. pour la distribution des disques. Il a disparu en 1994, au profit de NPG Records.

Le label Paisley Park (1985-1986)[]

Créé en 1985 après l'énorme succès de Purple Rain, Paisley Park est au départ uniquement un label figurant sur les pochettes de disques et permettant d'identifier une même famille d'artistes. A ce stade, tous les disques portant ce label impliquaient une forte participation de Prince, pour ne pas dire un contrôle total sur l'ensemble de l'oeuvre. La seule exception fut le groupe Mazarati, bien que Prince ait supervisé la réalisation de leur album.

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Paisley Park label logo

Albums édités sur le label Paisley Park :


Paisley Park Records (1987-1994)[]

Paisley park records

Exemple d'un maxi single édité sur Paisley Park Records

A partir de 1987 le label devient Paisley Park Records, sous forme de joint-venture avec Warner Bros. Cette année-là voit la sortie de nombreux projets dans lesquels Prince reste considérablement investi. Tous seront des échecs commerciaux malgré des efforts importants de promotion et une qualité musicale évidente, qui en font aujourd'hui des albums cultes. C'est le cas des deux albums de Madhouse, 8 et 16, et de l'album de Jill Jones. Les résultats mitigés de l'album Sign O The Times, paru la même année, viendront renforcer ce sentiment d'un label de qualité aux ventes décevantes.

Dès la fin de l'année 1987 Paisley Park Records s'ouvre néanmoins à des productions d'artistes extérieurs, comme Taja Sevelle. Bien qu'originaire de Minneapolis, Taja Sevelle est une ancienne animatrice de radio reconvertie à la chanson qui ne fait pas réellement partie de l'entourage de Prince. Sur son album ne figurent que deux compositions de Prince, If I Could Get Your Attention et Wouldn't You Love To Love Me?, ce qui fut vécu par les fans de la première heure comme une trahison. Là encore, malgré une assez bonne qualité de composition et quelques demi-tubes en single comme Popular ou Love Is Contagious, l'album est un échec commercial.

Les choses empirent encore avec les productions du millésime 1988 : les trois sorties du label sont des artistes complètement extérieurs au Minneapolis Sound. Dale Bozzio, dite Dale, ex-membre du groupe Missing Persons et connue pour son travail avec Franck Zappa, fait paraître un album décevant qui comporte toutefois un titre de Prince, So Strong. Un groupe de Los Angeles, The Three O'Clock, avait été repéré par Prince dans la mouvance dite "Paisley Underground" (où évolue également le groupe The Bangles, pour qui Prince avait écrit le tube Manic Monday). Dans leur style, The Three O'Clock dispose déjà d'une base réelle de fans, et Vermillion est le troisième album du groupe. Prince leur fournira le titre Neon Telephone, mais cela ne suffit pas à rendre leur album attractif et c'est un autre échec total. Enfin, Good Question est un duo composé de deux frères, Sean et Marc Douglas, issus de Philadelphie. La rumeur dit qu'ils auraient été signés sur Paisley Park Records par Steve Fargnoli, sans réel consentement de Prince. L'album ne comporte d'ailleurs aucune participation de Prince. Leur premier single Got A New Love parvient à la première place du Hot Dance Music Club Chart aux Etats-Unis, et fut un hit mineur. Cela ne parvient pas à faire décoller l'album, qui ne fut classé nulle part.

En 1989, le label voit la parution de deux projets concernant des vétérans de la Soul et du Funk. Prince avait signé George Clinton sur le label Paisley Park dès 1986, lui permettant alors d'épurer quelques dettes et de débuter la réalisation d'un nouvel album, qui sera The Cinderella Theory. Si le retour du maître du P-Funk fut accueilli positivement par la critique, les ventes furent modestes. Le cas de Mavis Staples est presque identique, bien que cette fois l'album soit en grande partie réalisé par Prince ce qui n'était pas arrivé depuis 1987 sur Paisley Park Records. L'album Time Waits For No One fut acclamé par les fans de Prince, mais il déçu l'auditoire habituel de Mavis Staples et il fut un échec.

1989 batman label

L'album Batman est paru sur le label standard de Warner Bros.

L'année 1989 est également marquée par la sortie de l'album Batman de Prince. Soutenu par l'énorme promotion faite autour du film, il est un immense succès et parvient à la place de n°1 du Top Albums aux Etats-Unis. Malheureusement, s'agissant d'une bande originale de film, le disque paraît sur le label standard de Warner Bros et ne vient donc pas renflouer les comptes de Paisley Park Records.

Le plus gros succès du label vient cependant en 1990, avec la sortie du quatrième album du groupe The Time. Récemment reformé pour le film Graffiti Bridge, le groupe The Time fait paraître l'album Pandemonium qui renferme 5 titres de Prince sur les 10 que compte l'album. L'album est Disque d'Or aux Etats-Unis, et le single Jerk Out est un franc succès. Beaucoup diront toutefois que ce succès est surtout dû au travail de Jimmy Jam et Terry Lewis, membres du groupe mais aussi excellents producteurs par eux mêmes. Ils ont notamment eu la bonne idée de sécuriser la sortie du disque en le faisant paraître conjointement sur deux labels : Paisley Park Records et Reprise Records.

A partir de 1991, le label va s'enfoncer de plus en plus dans des projets obscurs et trop diversifiés. Le rapper T.C. Ellis fait paraître l'album True Confession, et malgré un casting réunissant George Clinton ou Eric Leeds, les compositions sont faiblardes et le disque est la risée de la critique. Eric Leeds, d'ailleurs, fait paraître Times Squarred, un premier album solo après les deux albums de Madhouse. Et c'est un nouvel échec. Vient l'album de Ingrid Chavez, May 19th, 1992, qui malgré un intérêt soutenu, ne parvient pas à réussir commercialement. Cet album fut en chantier depuis fin 1987, au fil du temps Prince a perdu de l'intérêt et a stoppé sa réalisation. C'est Ingrid elle même, avec un ingénieur du son et musicien de Paisley Park Studios, Michael Koppelman, qui va terminer l'album et le présenter à Warner Bros avant même que Prince ait pu écouter la version finale.

Malgré les difficultés, Warner Bros parvint à maintenir Paisley Park Records en activité. En quelque sorte, ils se sont servis du label pour inciter Prince à rester chez eux. En 1992, ils vont même jusqu'à injecter 20 millions de dollars pour faire de Paisley Park une véritable usine à tubes. Les studios tournent alors à plein régime et une pléthore de nouvelles sorties ont lieu en 1993, bien que beaucoup donnent un sentiment de réchauffé... On trouve un nouvel album de Mavis Staples, The Voice, un autre de George Clinton, Hey Man... Smell My Finger, un nouvel opus de Eric Leeds intitulé Things Left Unsaid. La seule nouveauté est l'une des sorties les plus attendues : l'album de Carmen Electra.

Pour ce dernier, Warner et Paisley Park investissent un million de dollars chacun rien que dans la promotion du disque : clips vidéos, larges publicités, et sortie de trois singles. Mais rien n'y fait. L'album, paru avec plus de six mois de retard par rapport au planning prévu, n'intéresse personne et c'est seulement après avoir quitté le giron de Prince que Carmen Electra pourra faire carrière.

La dernière production de Prince parue sur le label est la compilation The Hits / The B-Sides, en septembre 1993.

Albums de Prince édités sur Paisley Park Records :


Albums produits sur Paisley Park Records :

Les albums marqués d'un # sont des productions extérieures au Minneapolis Sound et ne comportent aucun morceau de Prince. La participation de Prince sur les autres productions varient d'un morceau à l'album entier.


Fin du label[]

En 1993, Prince entre en guerre contre la Warner (voir : conflit avec Warner) et décide de sortir sa nouvelle musique de façon indépendante, y compris ses nouvelles productions. Le label Paisley Park n'avait donc plus de raison d'exister, d'autant qu'il était contractuellement associé à Warner Bros. Il a été remplacé par le label NPG Records.

L'annonce de la fermeture définitive du label Paisley Park a été faite par Warner le 1er février 1994. Deux artistes étaient encore signés sur le label et ont été laissés sans contrat : le groupe Belize et Tyler Collins. L'album du groupe Belize était fin prêt, mais n'a jamais été édité. Quant à Tyler Collins, elle a pu ensuite obtenir un contrat directement chez Warner Bros. D'autre part, Rosie Gaines avait également réalisé un album complet pour Paisley Park, intitulé Concrete Jungle et prévu pour sortir le 22 mars 1994. L'album a été abandonné, et une version sensiblement modifiée et appelée Closer Than Close est parue chez Motown en juin 1995.

Analyse[]

Prince voyait probablement la création d'un label comme une consécration. D'après certains collaborateurs, son ambition était d'égaler le prestigieux label Motown fondé par Berry Gordy dans les années 1960, une formidable "usine à tubes" dans laquelle les artistes étaient imprimés d'une marque de fabrique reconnue dans le monde entier.

Le label Paisley Park était également en compétition avec Flyte Tyme, le label fondé par deux anciens collaborateurs du groupe The Time, Jimmy Jam and Terry Lewis. Après avoir produit un certain nombre d'artistes au milieu des années 1980, ce label décrocha un succès énorme avec l'album Control de Janet Jackson en 1986.

La création de Paisley Park est venue à la suite du succès des premiers albums de "productions" réalisés par Prince sous le nom de The Starr Company : The Time, Vanity 6, Apollonia 6, et Sheila E ont tous vus leurs albums certifiés Disque d'Or aux Etats-Unis. L'idée a donc germé d'une pépinière de talents, qui partageraient un son commun piloté par Prince.

Malheureusement, Paisley Park Records n'a pas été en mesure de reproduire les succès des premières productions princières. Seul le groupe The Time a obtenu une certification de disque d'or avec Pandemonium en 1990. Malgré ces insuccès, Paisley Park Records reste le label phare de la carrière de Prince et la production de ce label en albums, singles, clips vidéos, et objets de promotion permettent d'alimenter des générations de collectionneurs.

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